Le 1er août 2013,

Quatre cyclistes, Cécile, Muriel, Franck et Marcel sont au départ de l'aquarium de Lyon avec des vélos chargés pour 10 jours de rando, direction la mer !!! Oui, oui, vous avez bien lu ! Nous allons à la Mer à bicyclette pendant que d'autres prennent l'autoroute (trop facile) !

Franck inaugure la boîte à rustines aux environs de Vienne (zut, Franck à sniffé toute la colle, on change la chambre !).

Arrivée vers 18h au camping où nous retrouvons not'Chef Patrice et la Surprise Cyril.
Notre équipe de champions passe alors de 4 à 6 personnes.

Comme si cela ne suffisait pas à notre soif de pédales, nous escaladons le vignoble des cotes rôties pour aller dîner tout en haut de la montagne.
L’ascension vers le resto fut héroïque avec des pentes à 12 %. Muriel démultiplie, Muriel démultiplie !!! (dit papa Cyril). Allez fainéants (crie RRRRRRRRRRRrrrrrrrr Marcel).

Nous arrivons au restaurant tout essoufflé et en sueur, heureusement le patron nous a déjà dressé une bonne table offerte à toutes nos orgies.

Non non, la journée n'est pas finie, Patrice déguste son fromage innocemment alors qu'une surprise l'attend (c'est son anniversaire ... chuttt).

Soudain la lumière s'éteint et apparaît un énorme gâteau d'anniversaire avec une fontaine de chocolat et une pyramide de chantilly (snifff, ce fut seulement quelques fruits, en effet Patrice n'aime pas les desserts !!!) surmonté des bougies 46 en l'honneur de Not'Chef à nous ! Bravo à Muriel pour cette inoubliable initiative.

Et puis ... (fôt bien rentrer) la descente dans la nuit noire ... avec quatre grammes de rosé sous la frontale !!!

Nous frôlons les précipices à chaque virage, les étoiles et Saint Patrice en protecteurs, nous faisons un slalom géant entre les ceps de vigne ... déjà en bas, direction la tente et un sommeil réparateur (dur, dur, nos matelas font 2,5 cm d'épaisseur !).

Le 2 août

Cécile, Muriel, Cyril, Franck, Patrice et Marcel.

Réveil un peu avec la gueule de bois, mais le moral est bon, l'équipe est vaillante devant les pains au chocolat (merci Papa Cyril).

Allez en selle ! La Via Rhona nous attend (surtout Patrice ... une véritable tragédie humaine se prépare ...).

Le vent est de face, la lutte est constante, Patrice zigzague, vacille et plie sous les violents coups de Sirocco (46 ans ça marque son homme).

Heureusement une terrasse (en plein soleil) apparaît au loin avec le présage d'une bonne glace salvatrice.

Patrice est de nouveau sur pieds pour reprendre la route (ou à pieds en poussant cette bourrique de bicyclette qui ne veut plus avancer). Marcel qui souffre de son séant, l'accompagne sur ce chemin de croix ... mon Dieu que Toulouse est encore loin !!! Devrons-nous aller jusqu'à Lourdes ?

19h enfin arrivés au camping en bordure du tout près du Doux et trempette réparatrice dans l'eau fraîche de la rivière ! Nous ingurgitons une tour de pizzas sous le tir nourrit d'une escadrille de moustiques.

Le 3 août,

C'est étonnant de descendre la vallée du Rhône à vélo. On roule d'un bon train, les paysages sont superbes, nous suivons la Via Rhôna avec le Rhône et ses aménagements CNR comme fil rouge.

Nous approchons Valence ... et déjà les cigales commencent leur symphonie lancinante et monocorde.

Mais, depuis un certain nombre de tours de roue, not'cécile (pourtant si jeune), grinçait, grinçait ... grinçait. L'affaire ne tournait plus rond, nous allions tout droit au blocage, il fallut opérer d'urgence ! Providence, une boutique ouvre avec tout le matériel nécessaire pour changer cette foutue roue qui ne voulait plus rien moudre. Pendant que le réparateur s’occupait de la roue, l’équipe flânait au gré des accessoires vélos étalés dans les rayons.

Patrice nous déclarait avec justesse (attention c'est pour les initiés) : "une attache rapide sans extracteur de maillon, ça ne sert à rien" et il rajouta avec l'assurance de l'expert : "on peut dévoiler une roue à condition que les-pas-de-vis-soient-pas-niqués".

Enfin, nous repartons et Cécile ne grince plus, le réparateur l'a bien prise en main (la roue avant, évidement !).

Arrivés au camping de Beauchastel vers 19h, Muriel, Cyril et Marcel traversent un bras du vieux Rhône à la nage (Certains tout nu … des photos ?)

À la tombée de la nuit et venu de nulle part, Pascal nous rejoins sur l'île du camping. Notre groupe s’agrandit encore et nous sommes maintenant 7.

La fatigue, le rosé, la déclaration tonitruante de Pascal et la stupeur de Patrice (mélangée à un certain effroi) qui allait devoir partager sa couche avec ce nouvel arrivant, nous projettent dans un fou rire volcanique ! Mémorable.

Le 4 août.

L’arrivée de Patrick quelques kilomètres après notre départ de Beauchastel vient mettre notre équipe au nombre de 8

Le 5 août.

Cyril nous quitte et court après le train pour remonter vers le nord et la vie de labeur. Nous nous retrouvons à 7 .

Étape en Ardèche, baignade dans la rivière, une eau fraîche et douce, un pont cassé, l'été, l'insouciance ... superbe !

Au petit matin, nous sommes réveillés par la douce mélodie subtile d'un réacteur de Boeing 747, pulvérisant des pesticides à tous vents sur le verger voisin ... moins superbe !

Le 6 août.

Après des heures d'efforts intenses (nous étions partis depuis seulement 1 heure), nos montures avaient besoin de carburant ... il nous fallait trouver au plus vite une station service avec du sans plomb (c'est plus léger à transporter sur nos vélo).

Enfin, encore la providence, une cave avec dégustation nous ouvre ses bras ! Elle nous attendait au bord du Rhône avec du rosé bien frais et des rouges gouleyants. Le caviste nous accueilli aimablement dans son repère pour privilégiés.

Il faisait frais, le vin coulait à flot, la tapenade nous régalait, les esprits s'envolaient vers nos terroirs préférés et ... le plein fait, nous sortons de cette antre divine et ... BOOOOMMM !!! le soleil de midi nous tombe dessus comme une enclume ... DANGER nos vélos maintenant rassasiés ne veulent plus aller droit, nous risquons de finir dans le Rhône !

Vers 19h arrivée à Avignon dans un camping avec vue sur le fameux pont !

Albane, la cadette, saute le pont et nous rejoins dans ce périple chevaleresque ! C'est une bonne recrue, elle a le museau tout frais, le mollet et la cuisse fermes. Le groupe est maintenant composé de 8 personnes, Albane, Cécile, Muriel, Franck, Pascal, Patrice, Patrick et Marcel.

En soirée, visite de la cité des Papes et resto en terrasse, où nous retrouvons la famille allemande de Dusseldorf que nous suivons depuis Condrieu.

Le 7 août.

Arles ... nous sommes tombés dans une embuscade terrifiante et sanglante, les moustiques nous attendaient par centaines de milliers ! Ce fut une lutte sans merci, implacable, sanguinaire. Les stigmates sont clairement visibles au petit matin.

De plus, pendant la nuit l'orage nous lessive !!!! Marcel sans ses bouées, flotte et dérive dans sa tente minuscule. Cécile et Muriel le réaniment in-extrémis.

Heureusement le soleil arrive au petit matin pour tout sécher !!!

En quête de "rayons séchant", tous les effets du groupe sont dispersés sur le bitume (comme après un ouragan dévastateur).

Océane, sur sa belle monture fringante nous rejoint au petit matin après l'orage. Notre équipe passe à 9 personnes. Moins facile de trouver des campings au pied levé avec une grande équipe, mais rien ne nous arrête, nous continuons notre descente vers le Sud !

Le 8 août.

Accompagné par l'envol des flamands roses sur les marais salants, nous continuons à pédaler vers la Mer au coucher du soleil.

Nous arrivons à la mythique plage de Piedmanson, irréelle, onirique, épique ... on se croirait dans un décor de Mad Max !!! Une dune immense avec des milliers de campements de fortune. L'anarchie enfin !

L'enfer pour les uns et le paradis pour les Kite-surfeurs et autres aventuriers venus de toute l’Europe.

Nos toiles de tente se transforment en cerf-volant ... nous amarrons nos "voiles" à toutes les épaves présentes sur ce bout du monde.

Par miracle, Anne et Dominique retrouvent le groupe avec leur voiture. Notre équipe passe à 11.

Les survivants sont : Albane, Anne, Cécile, Dominique, Muriel, Océane, Franck, Pascal, Patrice, Patrick et Marcel

Le 9 août.

Au petit Matin, c’est Cécile qui nous quitte. L’équipe passe à 10.

Départ de la plage de Piedmanson. Nous traversons les Salins de Giraud à vélo sur les digues. Incroyable, démesurées, un dédale gigantesque dans une fournaise implacable ... et si nous ne trouvions pas la sortie ... nous n'avons pas emmené assez d'eau, aucune oasis ni aucun puits sur notre chemin ... La fin est proche, nous sommes tous desséchés, d'autres promeneurs égarés retrouveront peut être un jour nos squelettes.

Heureusement Franck part en éclaireur (il a fait l'école des Sioux) et trouve l'issue libératrice. Merci l'indien !

Ce soir tous un peu cramés (dedans et dehors), nous dormons aux saintes Marie de la mer où nous décidons d’y rester deux jours en guise de repos.

Samedi 10 août.

Repos, plage et baignade aux Saintes Marie. La mer est fraîche, elle soigne nos douleurs musculaires et le toboggan de la piscine régale les petits et les grands cyclistes !

Et ce qui devait arriver, ce qui était inéluctable se produisit ... Muriel et Dominique sont allées braquer une boutique de vêtements. Le soir même elles défilaient devant nous en exposant, sans aucun scrupule ni remord, le fruit de leur larcin.

Dimanche 11 août.

En selle, direction Aiguës Mortes, promenade dans la ville fortifiée et dîner dans un bon resto (évidemment avec du rosé !)

Lundi 12 août.

L'aventure se termine pour Muriel, Patrick et Marcel. Direction la gare de Montpellier. En route nous déjeunons à la Grande Motte en écoutant la mer. L’équipe se réduit à 7… Une perte soudaine selon Patrice et Franck, une grande perte…

>>>>>>> Show must go on pour les autres aventuriers, cap vers Toulouse !

Le retour vers Lyon par le train : une horreur !!!! Le train arrive bondé à Montpellier, nous luttons pour rentrer avec nos vélos cabrés !

Les esprits s'échauffent, nous portons nos vélos lourds comme des sumos aux correspondances (ascenseur en panne !).

19h30 enfin à Lyon !

Merci Patrice ...

Marcel