Voyage à travers le cinéma de Ridley Scott*
par Fabrice Calzettoni
Mardi 14 juin
18h30 Cinq séquences présentées et commentées par Fabrice Calzettoni : Alien, Blade Runner, Black Rain, Gladiator, Seul sur Mars (env. 1h)
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L’Institut Lumière clôt sa saison en mettant à l’honneur l’un des plus grands cinéastes contemporains, auteur de quelques-uns des plus grands classiques de la fin du XXe siècle et du début du XXIe. Un conteur d’histoires hors pair, démiurge créateur d’univers et génial directeur d’acteurs. Fresques historiques, science-fiction, péplum ou film noir… du cinéma, rien que du cinéma.
Un géant insatiable : à près de 85 ans, Sir Ridley Scott – il a été anobli en 2003 – ne quitte pas les plateaux de tournage. Il achève un Napoléon (vu par Joséphine), projette une nouvelle suite de Alien… Non seulement l’âge décuple sa créativité, mais ses projets restent d’une ampleur peu commune, toujours plus spectaculaires. Sans doute s’agit-il de rattraper le temps perdu : Scott a près de quarante ans quand il tourne son premier long métrage, Les Duellistes (1977). Il a appris le cinéma sur le tas en réalisant des centaines de films publicitaires, devenant une sommité du genre. C’est sa puissance visuelle, souvent liée à de précises références picturales, et son savoir-faire technique qu’il va mettre au service de la fiction, sans jamais perdre de vue le plaisir et l’émotion du spectateur.
Si son nom reste associé à deux immenses classiques du cinéma de science-fiction, Alien – le 8e passager (1979) et Blade Runner (1982), ce n’est pas le genre qui l’attire en premier lieu. Parce qu’il a passé ses jeunes années à Londres sous les bombes allemandes, ses films sont d’abord traversés par les horreurs de la guerre : guerres impériales dans Les Duellistes, guerre sainte dans Kingdom of Heaven (2005), guérilla politique dans Robin des Bois (2010). Plus largement, les conflits de pouvoir et les trahisons qui les accompagnent le passionnent, que ce soit dans la Rome antique (Gladiator, 2000, avec son comédien fétiche, Russell Crowe), la pègre (American Gangster, 2007) ou au sein d’une richissime famille italienne (House of Gucci, 2021)... Navigant avec aisance entre les genres, les époques et les pays, Ridley Scott ressuscite une utopie hollywoodienne abîmée par l’air du temps, celle d’un cinéma à grand spectacle pour adultes. Le dernier des cinéastes classiques ?