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Date : 20-11-2025 13:25:41
Cession de territoires, retrait de l’aide occidentale.... Ce que prévoit le plan de paix en 28 points de Donald Trump pour l’Ukraine Article de Victor Mérat • 1 h • 3 min de lecture
Le plan, qui doit comporter 28 points, «n’en est encore qu’à ses balbutiements», rapporte le Financial Times .
Il aurait d’ores et déjà été transmis «cette semaine» à Kiev par le conseiller spécial du président des États-Unis Steve Witkoff, ajoute le quotidien financier.
Mais que contient ce plan qui, s’il était accepté par le président ukrainien, consacrerait de nombreuses victoires d’importances majeures pour le Kremlin ? Le Figaro fait le point.
Tous les détails de ce plan de paix ne sont pas connus.
Les rares informations glanées par la presse américaine suffisent cependant à dire qu’il est largement défavorable à l’Ukraine.
Tout d’abord, selon Axios, les conditions prévoient que Kiev cède la région du Donbass, qui inclut les oblasts de Donetsk et de Louhansk, dans son entièreté, y compris les derniers territoires toujours contrôlés par l’armée ukrainienne.
Selon l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), Kiev a encore la main sur environ 14,5% de ce territoire.
En échange, ajoute le site d’information, le Donbass serait démilitarisé par la Russie.
Selon le Financial Times, le plan peaufiné par les négociateurs américains et russes prévoit une réduction de l’armée ukrainienne de moitié, à 400.000 hommes.
Le plan de paix prévoit que l’Ukraine renonce à des catégories d’armements clés pour la défense de son territoire, sans pour l’heure préciser lesquelles.
Toujours selon le Financial Times, l’Ukraine, si elle acceptait cet accord de paix, ne pourrait plus recevoir d’aide militaire étrangère.
De même, Kiev ne recevrait plus d’armes occidentales à longue portée capables d’atteindre la profondeur du territoire russe.
Un énième revirement de l’administration Trump sur ce dossier. «Nous examinons plusieurs demandes des Européens», avait déclaré fin septembre le vice-président JD Vance en réponse à une question d’un journaliste de Fox News qui l’interrogeait sur l’envoi de missiles de croisière à longue portée Tomahawk en Ukraine.
Ou, plus précisément : la vente par les États-Unis de ces missiles capables d’atteindre Moscou à des pays européens qui les livreraient à l’Ukraine, selon la formule de Donald Trump qui ne veut pas que le conflit coûte un centime au contribuable américain.
Toujours au chapitre - flou pour l’instant - des garanties de sécurité, l’Ukraine devrait, selon le plan, s’engager à ce qu’«aucune» troupe étrangère ne soit présente sur son sol, rapporte le Financial Times.
Toujours selon le quotidien financier américain, le russe, en cas de signature de l’accord en l’état, serait reconnu comme langue officielle de l’État ukrainien. Une revendication qu’exige Moscou.
Le plan de paix accorderait un statut officiel à la branche locale de l’Église orthodoxe russe. Là encore, il s’agit d’une des dispositions qui font écho aux objectifs politiques de longue date du Kremlin.
La reconnaissance internationale de la Crimée et du Donbass comme territoires russes
Ces deux régions ukrainiennes seraient reconnues par les États-Unis et «d’autres pays» comme territoires russes.
La plupart des mesures sont pour l’heure inconnues. L’une d’elles irait dans le sens d’une cession des régions de Kherson et de Zaporijia, où les lignes de front sont aujourd’hui figées, et que l’Ukraine contrôle encore à un peu plus de 20%.
Selon des déclarations à l’AFP d’un haut responsable ukrainien sous couvert d’anonymat, le nouveau plan américain semble reprendre les conditions maximalistes avancées précédemment par la Russie, des exigences dénoncées par les autorités ukrainiennes comme équivalant à une capitulation.
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