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Date : 20-04-2024 16:57:49
La bataille des Alpes, qui n'a duré que cinq jours, se termine par un brillant succès pour nos armes. Grenoble et Chambéry restent inviolés.
Le plan allemand de jonction avec les Italiens a échoué. Ces derniers n'ont entamé nulle part notre position de résistance et nous conservons la presque totalité de nos ouvrages d'avant-postes.
Durement éprouvés par le feu, le froid et la faim, écrit le général Mer, les masses italiennes avaient perdu tout allant et étaient dominées moralement par nos unités.
Sans cet effort de volonté, l'ennemi aurait poussé jusqu'à Marseille et l'armée des Alpes aurait subi le sort des armées de Lorraine et d'Alsace.
Le général Olry est un grand chef, parce qu'il a fait de grandes choses avec de bien petits moyens.
Quant aux Allemands, malgré leurs panzers, ils n'ont guère fait mieux que leurs alliés.
Mais cela ne les empêchait pas de se gausser d'eux ! Le général Vernoux, président de la délégation française d'armistice, rapporte l'anecdote suivante :
Au cours d'une séance, le représentant allemand se faisait expliquer, sur une carte, l'articulation des unités françaises à l'armistice et, montrant les « olives » représentant les trois divisions déployées face à l'Italie,
il demanda : Nous voyons bien ici les trois divisions que vous aviez en réserve dans les Alpes, mais nous ne voyons pas celles que vous aviez en ligne.
Nous avons besoin de connaître votre ordre de bataille complet.
Il n'y a pas d'omission, lui fut-il répondu.
L'armée des Alpes ne comprenait, face à l'Italie, que les trois secteurs fortifiés et ces trois divisions.
Vous voulez dire que c'est avec ces trois divisions que vous avez arrêté l'armée italienne ?
Parfaitement !
L'officier allemand parut un instant incrédule, puis il se rendit à l'évidence et l'on vit un large sourire illuminer sa face.
Vite, il s'empara de la carte et se dirigea vers ses camarades qui travaillaient dans un autre coin de la salle.
Et là, on les vit se livrer à une mimique des plus expressives. C'est tout juste s'ils ne se tenaient pas les côtes !
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