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Date : 19-09-2023 21:51:48
Le poulet ukrainien inquiète les éleveurs français
Article de J. Br. •15h
Le récent bond des importations de poulets ukrainiens en Europe irrite les éleveurs français, qui se plaignent d'une concurrence à bas coûts venant d'un pays invoquant de son côté la solidarité et le respect des règles du libre-échange.
Les volailles ukrainiennes affluent depuis que l'Union européenne a, en mai 2022, suspendu les droits de douane avec l'Ukraine en soutien à l'économie du pays.
Officiellement, les importations de viandes de volailles ukrainiennes en France ont bondi de 74% au premier semestre sur un an, tout en restant négligeables.
Elles représentent 8,1 millions d'euros sur cette période, soit moins de 1% des importations totales de viandes de volailles en France (1 milliard), selon les douanes françaises.
Mais ces chiffres "ne reflètent pas la réalité", affirme Yann Nédélec, directeur de l'interprofession de la volaille Anvol: le poulet ukrainien repasse souvent par des usines en Europe - en Belgique, aux Pays-Bas ou en Pologne notamment -, qui ne sont pas obligées d'en indiquer l'origine.
Selon la Commission européenne, les importations de volailles ukrainiennes en volume représentaient sur les cinq premiers mois de l'année 27% des importations totales de l'Union européenne - après le Brésil (36%) et avant la Thaïlande (19%)-, contre 13% en 2021.
L'Anvol affirme que la situation profite surtout à MHP, une entreprise enregistrée à Chypre et cotée à Londres, et à son riche propriétaire ukrainien, Yuriy Kosyuk. Le groupe, premier producteur de volailles en Ukraine, tire 61% de son chiffre d'affaires des exportations.
La société n'a pas souhaité faire de commentaires auprès de l'AFP. Une source proche de MHP fait valoir que l'entreprise apporte des revenus à de nombreux Ukrainiens, propriétaires de terres louées par le groupe ou employés.
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