LUMIERE 2022
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DU 15 AU 23 OCTOBRE 2022
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Au croisement de la Nouvelle Vague, du cinéma d’auteur français et du cinéma indépendant américain, Louis Malle s’attaque à tous les sujets et fait fi des interdits et des tabous qui corsètent la bonne société française. En 1963, il adapte avec Le Feu follet le sulfureux Drieu la Rochelle. En 1974, avec Patrick Modiano, grand spécialiste de la période, il peint dans Lacombe Lucien un portrait acerbe de la France de la collaboration et du régime de Vichy. Dans les années 1970, La Petite (inspiré de la vie du photographe Ernest J. Bellocq) et Le Souffle au cœur provoquent la polémique. Avec la complicité de Jean-Claude Carrière, il livre avec Milou en mai une peinture surréaliste et désopilante de la bourgeoisie à l’épreuve de Mai 68. Il signe aussi de grands succès populaires comme Au revoir les enfants, lauréat de 7 César en 1988. L’occasion de revoir sur grand écran ceux qui ont accompagné son œuvre : Jeanne Moreau (Ascenseur pour l’échafaud, 1958, Les Amants, 1958…), Maurice Ronet, Brigitte Bardot, Jean-Paul Belmondo, Aurore Clément, Dominique Blanc… mais aussi Brooke Shields, Susan Sarandon, Burt Lancaster ou Ed Harris.
Une rétrospective accompagnée par Justine Malle et Alexandra Stewart.
Et pour l’occasion, des restaurations inédites de Gaumont qui ressortiront en salle le 9 novembre par Malavida.
Le Feu follet de Louis Malle (1963, 1h49)
Alain (Maurice Ronet) sort de cure de désintoxication. Décidé à se donner la mort, il entame une « tournée d’adieux »… Adapté du roman éponyme de Drieu La Rochelle, le film traite de manière bouleversante de sujets chers au cinéaste : la solitude et l’introspection.
Louis Malle aimait dire que Le Feu follet était le premier film dont il était entièrement satisfait. Adapté du roman éponyme de Drieu la Rochelle – celui-ci inspiré par son ami, l’écrivain Jacques Rigaut –, le film est d’une grande noirceur.
Le personnage d’Alain Leroy est un homme fatigué, brisé par ses fêlures. Pour autant, il reste mordant, vif et cynique. Bien décidé à se donner la mort, il entame, pour ses dernières heures, une "tournée d’adieu". Il revoit ses camarades d’illusions. De chacune de ses rencontres ressort une conviction : son choix est le bon. « Comme la vie sait nous humilier. »
Louis Malle fait déambuler son personnage solitaire dans une ville devenue fantomatique, et l’enferme dans ses réflexions. Solitude, marche nocturne, introspection, ce sont là des thèmes chers au cinéaste.
Musique de Satie, intensité des plans resserrés sur des mains ou des visages, beauté d’un noir & blanc à la Bresson… Et puis, il y a Maurice Ronet incarnant physiquement le désespoir de vivre, une existence à la dérive. Ce personnage à la Fitzgerald constitue le rôle de sa vie pour l’acteur, qui, quasiment envoûté, ne jouera la plupart du temps par la suite que des rôles sombres et tourmentés.
« Le suicide et l'alcool, qui donnent au drame son diapason, ne sont pas l'essentiel de ce dont a voulu nous parler Louis Malle à travers cette adaptation d'un roman de Drieu la Rochelle, mais plutôt l'extrême délicatesse qui fonde les rapports entre les êtres et les règles les plus dirimantes du beau jeu de société. Il y apporte une maturité, une expérience à peine concevable chez quelqu'un d'aussi jeune. On se prend à penser que Louis Malle excelle dans l'art ingrat d'aimer attentivement son prochain, tant chaque détail du film est un gage de sollicitude qui chante à notre sensibilité. Si bien qu'on ne sort pas du récit bouleversant aussi désespéré qu'on pourrait le supposer, mais plutôt étreint par cette mélancolie radieuse que donnent les images de la beauté et de la vérité. » (Antoine Blondin, L’Avant-Scène Cinéma n°30, octobre 1963)
Le Feu follet
France, 1963, 1h49, noir et blanc, format 1.66
Réalisation Louis Malle
Assistant réalisation Volker Schlöndorff
Scénario Louis Malle, d’après le roman éponyme de Drieu la Rochelle
Photo Ghislain Cloquet
Musique Erik Satie
Montage Suzanne Baron
Décors Bernard Evein
Costumes Gitt Magrini
Production NEF - Nouvelles Éditions de Films
Distributeur Malavida
Interprètes Maurice Ronet (Alain Leroy), Bernard Noël (Dubourg), Léna Skerla (Lydia), Jeanne Moreau (Jeanne), Alexandra Stewart (Solange), Yvonne Clech (Mademoiselle Farnoux), Hubert Deschamps (d'Averseau)
Présentation à la Mostra de Venise 2 septembre 1963
Sortie en France 15 octobre 1963
Sortie en salles le 9 novembre 2022 par Malavida dans une rétrospective consacrée à Louis Malle
Remerciements à Gaumont
Liste des inscrits (3/10 reste 7)
Liste d'attente 
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