Perdues en plein Pacifique, sur la ligne équinoxiale, à quelque 960 kilomètres des côtes d'Amérique du Sud, ces îles volcaniques sont apparues aux navigateurs du XVIe siècle comme irréelles, drapées de brume et de mystère. Pour eux, les mornes étendues de basalte noir étaient peuplées de lézards-dragons sortis tout droit du centre de la terre. Par la suite, devenues repaires de pirates en maraude, les Galàpagos restèrent longtemps ignorées du monde.

Pour les scientifiques qui s'y rendent encore de nos jours en quête d'explications sur l'origine de notre monde, l'archipel constitue un laboratoire où l'évolution et ses modalités se laissent toucher du bout des doigts. Darwin y effectua un bref séjour en 1835 et ne put s'empêcher de songer à la « force créatrice » qui s'est exercée sur ces îles surgies de l'océan, il y a quatre millions d'années.

À côté des tortues géantes qui ont donné le nom à l'archipel et dont la longévité est légendaire, les iguanes marins, véritables sauriens antédiluviens, constituent peut-être l'exemple le plus remarquable d'adaptation à l'hostilité du milieu côtier. Mais si l'endroit a longtemps été considéré comme un bout de paradis terrestre intact, les menaces qui pèsent sur son avenir sont de plus en plus insidieuses.