Je vous propose de me rejoindrepour la projection d'un film-comédie savoureux
mais loin d"être superficiel !
UN DIVAN à TUNIS
cette projection sera suivie d'un débat
LE FILM: Sorti 12 fév 2020, durée 1h29, de Manele Labidi avec Golshifteh Farahani, Majd Mastoura, Aïcha Ben Miled
SUJET : Après avoir exercé en France, Selma, 35 ans, ouvre son cabinet de psychanalyse dans une banlieue populaire de Tunis. Au lendemain de la Révolution, la demande s'avère importante dans ce pays « schizophrène ». Mais entre ceux qui prennent Freud et sa barbe pour un frère musulman et ceux qui confondent séances tarifées avec "prestations tarifées", les débuts du cabinet sont mouvementés… Alors que Selma commence enfin à trouver ses marques, elle découvre qu'il lui manque une autorisation indispensable pour continuer d'exercer…
critique : Un divan à Tunis » est avant tout une galerie de portraits de l'actuelle Tunisie. Personnage auxquels se confronte une psychanaliste décidée à revenir au pays « soigner » les blessés de la révolution, entre autre. La réalisation est soignée et la direction d'acteurs fort intéressante. La société tunisienne y est prise « à rebrousse poil » des idées toutes faites. Et nous passons sans cesse de la comédie à la réflexion sérieuse sur les évolutions sociale. La place du Coran et de l'Imam sont en particulier décrites en faisant tomber les idées toutes faites de notre vision occidentale des choses. La place de la langue française et arabe, l'influence des cultures occidentales (musiques), les difficultés de reconstruire un état après la révolution, autant de sujets abordés tantôt de façon très sérieuse, tantôt de façon humoristique ou décalée. Outre le personnage principal, une psychanalyste qui se cherche, la cinéaste insiste sur le travail du personnage du policier qui veut croire dans la construction d'une nouvelle Tunisie, sans corruption et avec une direction politique affirmée. Malheureusement, cette construction tarde à se mettre en place. Elle est symbolisée par ces bureaux vides dans les ministères... Mais je lui préfère nettement celui d'un Imam confronté aux déséquilibres sociaux : On comprend bien que dans des pays où un islam ouvert et tranquille, l'arrivée d'extrémistes finalement finit par tuer la religion (18% des jeunes arabes seraient non-croyants en 2019 selon une étude de « Challenge » contre 8% en 2013). Au point d'en rire en se posant la question de savoir pourquoi une jeune femme est-elle emmenée à porter un imposant voile islamique. Et puis, comme le film est avant tout tunisien et non français, la fin est réussie, chose que les comédies françaises ne savent toujours pas faire !
Cette soirée projection-débat (18h00 à 20h30) nous est proposée par
Coup de Soleil en AuRA et le Maghreb des Films en Rhône-Alpes et le Service des Affaires culturelles de l'Université Lyon 3
Le film choisi raconte le retour de Selma dans son pays d'origine ou elle souhaite exercer son métier de psychanalyste. Au lendemain de la révolution, il montre la schizophrénie de la société tunisienne, ses maux, mais aussi son ouverture d'esprit et son hospitalité.
Ce ciné-rencontre aura pour ambition de déconstruire nos préjugés et faire évoluer nos représentations des pays musulmans au cinéma. (Yassine Mouaffak, médiateur culturel à Lyon 3).
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