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Date : 08-08-2023 22:28:00
Macron accusé de « mépris » dans sa gestion du sommet brésilien sur l’Amazonie, les élus guyanais amers Article de Anthony Berthelier •
3h
Absence remarquée. Emmanuel Macron est critiqué, en France, pour ne pas s’être rendu au sommet organisé par le Brésil sur l’Amazonie. Réunies à Bélem, au nord du pays, à partir de ce mardi 8 août, les nations d’Amérique du Sud abritant le poumon vert de la planète se penchent sur les moyens de le sauver.
Sans le président de la République française, donc.
Invité personnellement par son homologue brésilien Lula, le locataire de l’Élysée n’a pas jugé bon de faire le déplacement, laissant Brigitte Collet, l’ambassadrice de France au Brésil, le représenter.
Un poids diplomatique somme toute léger pour un événement majeur, qui plus est concernant une priorité affichée pour Emmanuel Macron.
Pire, selon plusieurs élus locaux, les représentants de la Guyane n’ont pas été mis au parfum de l’invitation officielle faite à la France, alors même que leur territoire est recouvert à 90 % par l’Amazonie.
Plusieurs d’entre eux déplorent un manque d’attention, quand d’autres parlent même d’une attitude confinant au « mépris. »
Gabriel Serville, le président de la collectivité territoriale de Guyane, qui s’étonne, toujours auprès du quotidien, de « ne pas avoir été mis au courant par le ministère, ni associé à ce sommet », estime d’ailleurs qu’il aurait été tout indiqué, en l’absence d’officiels venus de Paris, de lui permettre de prendre place « auprès des chefs d’État, en tant que voisin et représentant de la Guyane. »
Une forme d’amertume relayée, dans la sphère politique, par la gauche et en particulier les Insoumis.
« La France est absente du sommet ’forêt’ lancé par Lula et le Brésil.
Pourtant Gabriel Serville, président de la collectivité Guyane française frontalière du Brésil, est fin connaisseur du dossier. Et les deux députés aussi »,
écrit par exemple Jean-Luc Mélenchon sur les réseaux sociaux, en évoquant un « mépris (...) destructeur pour la France. »
À Bélem, Lula espère un « tournant » dans la lutte contre le réchauffement climatique.
L’un des principaux défis sera de trouver un plan d’action commun pour éradiquer la déforestation illégale. Les terres déboisées sont souvent transformées en pâturage pour le bétail, mais la destruction est également causée par des orpailleurs et des trafiquants de bois.
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