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Date : 01-12-2025 15:19:20
La Russie affirme détenir une arme capable de déclencher des tsunamis
Article de Matthias Troude • 7 h • 3 min de lecture
Il ne porte pas le nom du dieu grec de la mer pour rien. Poséidon, la prochaine arme nucléaire russe, promet de décimer les villes côtières.
Officiellement un UUV (pour unmanned underwater vehicle, autrement dit un drone sous-marin) dans le jargon, il s'agit d'un croisement entre une torpille et un drone.
Une fois muni d'ogives nucléaires, Poséidon serait capable de générer des vagues radioactives aux effets catastrophiques, explique Popular Mechanics.
Les analystes estiment que ce drone sous-marin pourrait porter une ogive de deux mégatonnes.
Ce qui le rendrait cent fois plus destructeur que les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, qui faisaient respectivement 0,015 et 0,021 mégatonnes.
Le président russe Vladimir Poutine avance que Poséidon pourra créer des tsunamis radioactifs. Les experts restent quant à eux divisés sur la puissance réelle de ces vagues.
Poséidon a en tout cas franchi une étape majeure en ce mois d'octobre 2025.
Comme le rapporte Reuters, c'est la première fois que le drone-torpille a pu être projeté, dans le cadre d'un test, depuis un sous-marin lanceur d'engins.
Vladimir Poutine s'en est vanté lors d'une visite au chevet de soldats russes blessés sur le front ukrainien: il n'y a aucun moyen d'arrêter Poséidon. Cet UUV serait aussi «plus rapide que tous les navires modernes». Selon les experts, il peut atteindre 185 km/h.
Des premiers plans de Poséidon avaient fuité dès 2015 à la télévision russe. Les essais durent depuis 2018.
On prête à ce drone une longueur de 20 mètres et une portée de 10.000 kilomètres, ce qui le classe parmi les armes intercontinentales, d'après les spécialistes.
San Francisco est par exemple largement à la portée de Poséidon, puisque seuls 6.000 kilomètres séparent l'est de la Russie et la Californie.
Qu'elle accouche d'une «simple» vague ou d'un tsunami, une détonation de Poséidon serait particulièrement dévastatrice pour toutes les formes de vies présentes le long de la côte.
«Quand les armes nucléaires explosent au niveau de la mer et en dessous, elles aspirent et contaminent les particules dans la terre et l'eau, indique à Business Insider Stephen Schwartz, spécialiste des armes nucléaires et coauteur du livre Atomic Audit.
Et les radiations ont tendance à rester très longtemps dans l'eau.»
La Russie ne travaille pas que sur Poséidon. Quelques jours à peine avant l'essai du drone, le 21 octobre, l'armée russe glosait de l'essai réussi du «Burevestnik», un missile nucléaire à la portée si longue qu'il aurait réussi à couvrir 14.000 kilomètres en 15 heures, selon Valery Gerasimov, chef de l'État-major russe. Un autre essai nucléaire, plus classique cette fois, a eu lieu le 22 octobre.
Si Poséidon et Burevestnik peuvent devenir des armes totalement inédites, cette course à l'armement n'inquiète pas tous les experts.
Pavel Podvig, chercheur aux Nations unies pour l'Institut de recherche sur le désarmement, estime ainsi, auprès de NBC News, que le nouveau missile nucléaire est «un message politique».
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