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Date : 10-05-2023 07:46:50
Méga crash de l'UE : les faillites d'États et les sauvetages de banques annoncent la disparition de l'euro Article de Investing.com • Hier à 12:33
L'économiste et gestionnaire de fonds Daniel Lacalle explique que nous nous trouvons à nouveau au même point que lors de la crise des subprimes.
Mais cette fois, le système financier européen est encore plus mal en point que lors de la dernière crise financière.
La situation est similaire en Europe, mais elle est bien plus explosive.
Le contexte est que l'économie réelle américaine n'est financée qu'à hauteur de 20 % par les banques.
La majeure partie est couverte indépendamment du système bancaire par des obligations et des crédits directs privés.
En Europe, la situation est très différente, car la croissance y est soutenue à 80 pour cent par le secteur bancaire, comme le montrent les chiffres du FMI.
Si les banques devaient donc être contraintes de couper les vivres à l'économie, cela entraînerait des coupes bien plus dramatiques pour l'économie réelle en Europe qu'aux Etats-Unis, explique Lacalle.
Depuis 2020, selon la BCE, le taux d'obligations d'État détenues par les banques a augmenté rapidement.
Les actifs des banques italiennes sont constitués à 11,9 pour cent d'obligations d'État nationales, ceux des banques espagnoles à 7,2 pour cent, tandis qu'en France et en Allemagne, ce chiffre n'atteint que 2 pour cent.
C'est la BCE qui a encouragé les banques à le faire, car les obligations d'Etat peuvent figurer dans les bilans avec une pondération de risque de zéro pour cent.
A cela s'ajoutent les gros crédits que les banques ont accordés à des entreprises dites zombies.
Il s'agit de grands groupes qui, dans un contexte de hausse des taux d'intérêt, ne sont même pas en mesure d'honorer leurs charges d'intérêt, sans parler de remboursement.
Selon Lacalle, cela conduit inévitablement à une augmentation rapide du nombre de prêts non performants.
La période entre 2008 et 2011 a montré à quel point cela peut aller vite, lorsque le taux de dettes irrécouvrables est passé de 3 pour cent de l'actif total à 13 pour cent.
Cependant, la longue période de taux d'intérêt bas rend le risque beaucoup plus élevé, ce qui entraînera également des conséquences potentiellement plus graves.
"Selon le FT et la BCE, les déposants ont retiré 214 milliards d'euros des banques de la zone euro au cours des cinq derniers mois, les sorties ayant atteint un niveau record en février.
Il est faux de dire que la fuite des dépôts n'est pas un problème en Europe".
Si les banques et les Etats européens doivent à nouveau être sauvés, on tentera à nouveau de défendre l'euro par tous les moyens disponibles.
Les Européens paieront cette facture en subissant une nouvelle hausse de l'inflation et une perte d'emplois et de prospérité.
S'ils ne parviennent pas à se tourner vers un avenir commun, l'UE se désintégrera et l'euro disparaîtra.
Les forces politiques qui poursuivent précisément cet objectif ne manquent pas.
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